mercredi 11 septembre 2013

Libérer l'énergie – la vision de l’UdL

Auteur : UdL  
Mise en ligne : 11 septembre 2013

L'énergie est indispensable à la vie de l'homme, elle est le carburant de toute activité économique, et elle est ce qui permet de se mouvoir. L’UdL pense donc qu'il faut décliner la question énergétique dans ces trois domaines : domestique, économique et transport. En passant en revue les différentes formes d'énergies primaires et finales l’UdL souhaite montrer qu'une politique responsable ne peut pas ignorer les réalités physiques dans chacun de ces 3 domaines car l'énergie est d'abord – et avant tout – une question technique. Elle n'aurait jamais dû devenir politique ou du moins d'abord politique. Jusqu'en 1973 l'énergie était abondante et bon marché et seuls quelques initiés parlaient de cette question car il n'y avait pas de "problème énergie", même si en coulisse la politique internationale gérait l'approvisionnement régulier et bon marché du pétrole. Depuis 1973, à cause des chocs pétroliers d'abord, et ensuite depuis 1992 avec le formatage de la société par la notion de développement durable et sur base du principe de précaution des politiciens ont convaincus que l'énergie était une question "citoyenne" et non pas technique. Le constat affligeant qui se présente à nous à cause de ce choix idéologique et erroné résulte de l'ignorance délibérée des lois de la physique et de la chimie. Des choix rationnels doivent donc être faits sur cette base.


De plus, aujourd'hui, grâce aux modèles informatiques des "études" qui démontrent tout et le contraire sont avancées pour défendre l'une ou l'autre position. L’UdL appelle à la plus grande prudence et préfère faire confiance aux entrepreneurs qui risquent leurs investissements plutôt que de croire naïvement des "études" qui ne sont souvent que des démonstrations fabriquées de positions défendues par les commanditaires de ces soi-disant "études". Qui plus est, les médias toujours friands de sensationnalismes se plaisent à colporter les résultats de ces soi-disant études.

La demande en énergie
Puisque toute activité humaine ne peut absolument pas se faire sans énergie, il est très difficile de réduire la demande globale d'énergie. Toute nouvelle activité va requérir une nouvelle quantité d'énergie. Il ne peut y avoir de croissance sans accroitre la consommation d'énergie, c'est physiquement impossible. Le marasme économique actuel en est une démonstration tangible par l'inverse. Les écologistes l'ont compris et c'est pourquoi ils insistent tant sur la décroissance.

Il est toutefois vrai que la croissance de la demande peut être plus ou moins importante en fonction de l'efficacité énergétique de l'opération. Une société libérale se doit d'être efficace dans tous les domaines, d'éviter les gaspillages. Toute utilisation superflue d'énergie conduit instantanément à une perte d'efficacité macro-économique et partant la notion d'efficacité énergétique doit être au centre des choix de notre parti. L’UdL pense toutefois qu'elle dépend avant tout de l'amélioration de l'efficacité des processus et des appareils. Beaucoup ont utilisé la culpabilisation des citoyens afin de les induire à réduire leur consommation. Le corolaire est liberticide car ils tentent de réduire la liberté des citoyens en les forçant à modifier leurs comportements.

Sur base de cela l’UdL pense que :
-          il ne faut pas imposer d'objectif de limitation de la consommation d'énergie, car ce serait poser une limite à la croissance économique
-          il faut encourager la recherche et l'innovation pour améliorer l'efficacité énergétique
-          il ne faut pas intervenir dans les choix des citoyens ni les culpabiliser;
-          il faut laisser les industriels choisir les énergies qui leur conviennent le mieux;
-          il faut informer sur les mesures d'efficacité énergétique sans manipuler ni culpabiliser.

L'importance de la chaleur
Il suffit de comparer sa propre facture d'électricité avec celle du chauffage pour comprendre que le problème de l'énergie pour les citoyens est avant tout une question de chauffage. La politique énergétique a ignoré cette réalité préférant se focaliser sur des questions plus médiatiques comme le nucléaire ou le photovoltaïque. L’UdL supprimera toute forme d’aide ou de subvention pour l’installation photovoltaïque sur un bâtiment. Le propriétaire pourra procéder à de telles installations sans autorisation préalable mais il en supportera le coût et les conséquences de ses choix.

L’UdL pense aussi que dans les zones rurales il y a lieu de vérifier systématiquement la faisabilité économique de pose de réseau de chaleur, particulièrement dans les nouveaux quartiers. En effet, il existe des techniques communautaires utiles, qui peuvent considérablement faire baisser la facture de chauffage. Citons notamment les systèmes de cogénération, capables de fournir à la fois électricité et chaleur, avec d'excellents rendements. C'est l'occasion également d'explorer l'utilisation de biomasse, dont les déchets urbains. Le choix de la technique doit être laissé au promoteur en fonction de ses calculs de rentabilité économique, le pouvoir local devant pour sa part faciliter l'implantation de telles installations.

Les énergies fossiles, abondantes et compétitives
En une génération une politique irresponsable est parvenue à faire croire à la population belge (et européenne) que les énergies fossiles sont celles du passé. Rien n'est moins vrai. Le pétrole, le gaz naturel et le charbon sont très abondants et leurs découvertes ne cessent de par le monde grâce au progrès technologique et à l'ouverture de nouveaux espaces à la liberté d'entreprendre. Cette nouvelle abondance conduira dans un monde économique ouvert à la concurrence et partant à une diminution des prix des énergies primaires. Notre politique énergétique – à l'instar de tous les autres pays du monde – doit continuer à s'appuyer sur ces énergies abondantes et privilégier les choix économiques pertinents. Par exemple, entre 2000 et 2010 la croissance de la consommation mondiale du charbon a été équivalente à la somme de la croissance de toutes les autres formes d'énergie. Le marché énergétique étant par nature fortement globalisé, on ne peut avoir raison seul.

Il faut donc :
-          cesser de faire croire que les énergies renouvelables vont supplanter les énergies fossiles, elles pourront tout au plus prendre un part de la croissance de la demande. Ce point est primordial car si la population ne comprend pas cette vérité élémentaire et fondamentale elle pourra continuer à être manipulée et être leurrée par des solutions futuristes utopiques.
-          laisser la liberté aux entreprises électriques de choisir le type de centrales qu'elles veulent construire, en particulier en reconnaissant que le charbon est la source d'énergie primaire la plus intéressante économiquement pour la génération d'électricité;
-          le problème numéro un des énergies fossiles est leur émission de polluants atmosphériques (il ne s'agit pas ici du CO2); les directives européennes de limitations de ces polluants sont sévères et de plus en plus contraignantes. La Belgique doit s'y conformer avec la plus grande attention de manière à limiter la pollution atmosphérique;
-          le sous-sol belge n'est pas riche en énergies fossiles, probablement même pas en gaz et/ou en pétrole de roche-mère. Mais il convient d'entreprendre des études géologiques spécifiques pour le confirmer. Au cas où il devrait y en avoir (gaz de schiste et/ou gaz de houille), les réglementations européennes en matière de gestion de l'eau, pollution atmosphérique et utilisation des produits chimiques (REACH) sont en vigueurs et doivent être respectées. Elles sont suffisamment contraignantes pour rassurer la population sur l'innocuité de cette production comme c'est le cas dans un nombre de plus en plus grand de pays.

Les énergies renouvelables
L'homme d'abord, et l'industrie ensuite, ont toujours utilisés les énergies renouvelables parce qu'elles étaient économiques. On n'a pas attendu les conférences de Rio ou de Kyoto pour développer l'hydroélectricité. Mais dans une économie libérale il n'y a pas de place pour l'idolâtrie de l'une ou l'autre énergie. Si elles sont efficaces elles pénètrent le marché tout naturellement. Depuis les chocs pétroliers des années 1970 la Belgique, en suivant l'exemple de l'UE, a soutenu pendant des décennies le développement technologique des énergies renouvelables. Mais du fait que leur surcout par rapport à toutes les autres solutions ne diminue pas (à l'exception de l'hydroélectricité et dans certaines conditions spécifique du bois-chaleur), on a imposé leur production sur base de la notion des couts externes (notion que personne n'est en mesure de maitriser tant elle est complexe et qui permet de justifier n'importe quelle position idéologique). Cette imposition qui date de 2009 a conduit à des surcouts insupportables tant pour la population que pour l'industrie qui doit survivre dans un monde compétitif.

Les subventions aux énergies renouvelables ne sont pas durables. Dans une économie libérale on ne contraint pas l'entreprise ni l'individu à faire des choix contraire à l'économie de marché (en dehors des questions sociales). Nous avons suffisamment de recul depuis les années 80 et depuis l'imposition de production de 20% d'énergies renouvelables de l'UE que la Belgique a contribué à faire adopter, pour voir de manière tangible que cette solution est intenable. L’UdL plaide pour que l'on mette fin à toute obligation de production d'énergie quelle qu'elle soit et partant à tout subside à quelque forme d'énergie que ce soit. La seule exception doit être le soutien à une première installation de démonstration de la faisabilité technico-économique de projets innovants selon le modèle de financement de la recherche ci-dessous.

L’UdL propose au contraire de financer la recherche de nouvelles filières d'énergies renouvelables, toutes celles utilisées actuellement datant des années 70, et ce via les réseaux universitaires, leurs laboratoires de recherche. L’accent sera également mis sur l’entrepreneuriat via l’encouragement au lancement de spin-offs (ex : IBA à Louvain-la-Neuve). C'est au niveau de la recherche fondamentale qu'il faut placer le curseur de l'effort. Le solaire tel que l'on s'évertue à démontrer sera très probablement dépassé par des filières où grâce à la génétique le soleil sera concentré dans des plantes à créer (ceci n'est qu'un exemple pour illustrer le potentiel). L’UdL est en faveur de la recherche fondamentale qui permet des ruptures; l’UdL est consciente qu'il s'agit de recherche sur le long terme et que partant la politique ne doit pas établir des choix délibérés.

Le nucléaire
L'Union Européenne a réussi son intégration en commençant par le charbon et le nucléaire civil. Aujourd'hui l'idéologie verte est parvenue à faire de ces énergies des éléments de division profonde de la société. Nous restons convaincus que le nucléaire doit avoir sa place dans un portefeuille énergétique équilibré à la fois pour des raisons géopolitiques (sécurité d'approvisionnement) et économique (une production d'électricité bon marché). Contrairement à ce qu'essaient de faire croire des slogans simplistes, l'énergie nucléaire n'en est qu'à ses débuts dans le potentiel de développement qui est énorme. Des filières nouvelles (troisième, quatrième, sous-marine, modulaires, thorium, etc.) sont en préparation et la recherche se poursuit dans les meilleurs laboratoires du monde. C'est pourquoi l’UdL veut:
-          mettre fin à l'image négative injustifiée qui grève sur l'énergie nucléaire dans son ensemble;
-          autoriser la poursuite de l'utilisation des centrales existantes si les entreprises propriétaires estiment que les travaux nécessaires à l'extension de leur durée de vie et pour l'amélioration de la sécurité maintiendront l'économie de la production;
-          renforcer l'autonomie et la transparence de l'agence de sécurité nucléaire;
-          plaider pour que des normes européennes en matière de construction et de sécurités soient adoptées pour mettre fin au chacun pour soi et ainsi réduire le prix de revient de l'électricité générée
-          participer à des projets internationaux de R&D pour le développement de nouvelles filières.

Distribution, prix de l'électricité et réseaux intelligents
En décentralisant la génération de l'électricité les couts des réseaux explosent. Ce n'est pas pour rien que les générations précédentes avaient créé des "centrales" électriques. Ces couts supplémentaires ne doivent pas être supportés par tous les consommateurs mais uniquement par ceux qui veulent produire de manière décentralisée ou consommer de l'énergie produite de manière décentralisée. C'est pourquoi il faut introduire un système transparent et juste qui tienne compte de la réalité physique de la production décentralisée et partant des couts qui en découlent. En particulier les nouvelles lignes électriques nécessaires à cette décentralisation de la production et à la gestion aléatoire des énergies renouvelables doivent être supportées exclusivement par leurs promoteurs.

La notion d'intelligence dans ce domaine pour sympathique qu'elle soit, n'est à ce stade et au moins pour le restant de la décennie en cours qu'au niveau de la recherche et de la codification. Partant, si l'on peut penser que la Belgique participe à ces efforts de R&D il ne faut pas que cela soit présenté comme une nouvelle panacée. Enfin, les intercommunales en charge de l’administration et de la distribution seront soit supprimées soit cédées au secteur privé suivant les cas de figure. 

Mobilité
La question énergétique est fortement liée à la mobilité. Améliorer la fluidité du trafic conduit à une forte diminution de la consommation en carburants. C'est pourquoi il est urgent de désenclaver la circulation urbaine et péri-urbaine. Tous les efforts pour favoriser le rail et le transport en public n'ont conduit en négligeant la mise à niveau des infrastructures routières qu'à une croissance de la consommation d'énergie et des pertes de temps énormes qui influencent négativement la macro-économie de notre pays. Le triste record mondial des embouteillages résulte de ce choix idéologique pour mater l'automobile. Il faut donc d'urgence :
·         lancer des programmes d'infrastructures qui permettent au pays d'avoir enfin un réseau routier digne du XXIème siècle, conforme aux besoins actuels de mobilité, en particulier autour de Bruxelles.
·         Introduire l'intelligence dans la gestion du trafic en particulier en milieu urbain pour rendre fluide le trafic
·         Participer via les réseaux universitaires européens à des projets de R&D internationaux qui visent à améliorer la consommation spécifique des automobiles et des véhicules utilitaires.

Pour ce qui est des carburants, il faut réduire la fiscalité étouffante sur les carburants, supprimer les aides fiscales aux biocarburants et l'obligation d'en consommer car ils n'apportent aucune solution au problème de l'énergie ni de l'environnement.

L’UdL plaide pour l'utilisation du gaz naturel comprimé dans le secteur du transport, en particulier pour les véhicules des municipalités et de transport en public; cette solution, directement applicable, est à la fois économique et bien plus propre que toute autre solution. L'utilisation du GNL dans le secteur du transport de marchandises doit également être promus tellement l'abondance de ce gaz va se développer dans le monde dans les années à venir grâce au gaz de roche-mère. Dans tous ces domaines il faut proscrire les aides sous quelques formes que ce soit, ce qui va éliminer de facto les fantaisies des véhicules électriques, qu'ils soient hybrides ou pas.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire